Bruce Krebs présente et commente la création de l'une de ses sculptures intitulée :

Les réfugiés
une sculpture de Bruce Krebs.




Tout est parti d'un petit croquis rapidement esquissé: Une barque touche du bout de l'étrave un bloc massif. Les deux entités sont totalement disproportionnées. La barque est remplie de réfugiés. Aucune expression de joie ni d'espoir n'éclaire leurs visages...



Cette sculpture est conçue volontairement en déséquilibre : Une frêle embarcation en porte à faux sur une plage massive... Deux mondes : Celui de la barque, animé mais replié sur lui-même et celui de la plage, statique, hiératique presque.



 


Au fond de leur barque, les réfugiés sont encore dans leur monde. Ignorant le reste.


contrairement au célèbre tableau de Théodore Géricault "Le radeau de la Méduse" exposé au musée du Louvre, ils n'agitent pas les bras, ils n'expriment aucun désir, ils ne sautent même pas à terre. La barque s'est légèrement enfoncée dans le sable. Elle semble prête à basculer...




Sur la plage, une dizaine de personnages en maillot de bain observent cette barque. Eux aussi paraissent sans voix. Visiblement, ils ne se sont pas préparés pour accueillir la barque.
Ces vacanciers sont figés, une grande fille tient un ballon dans ses mains, prête à poursuivre son jeu. Tous observent la scène sans paraître comprendre vraiment la situation. Aucun ne regarde ailleurs. Ils sont, malgré tout, tous concernés.





Dans la barque deux femmes aident une troisième à accoucher.
Un enfant découvre la vie au milieu du bateau. Pas de quoi pavoiser !



Tandis que l'un vient au monde, un autre le quitte !
Savent-ils au moins qu'ils sont arrivés quelque part ?...
Aucun d'eux ne lève la tête pour voir... Pas d'avenir.
Il n'y a personne à la barre !



Sur la plage aussi, pas un vacancier ne semble vouloir prendre de décision ! interdits...
Cela pourrait durer des heures comme cela... Qui attend qui ? Qui attend quoi ?

(J'ai pensé, un temps, ajouter une tête de mort à moitié enfouie dans la sable. Mais, cette tête de mort aurait détourné l'interprétation de cette sculpture. La tête de mort est associé aux "vanités"... J'ai vite abandonné l'idée. )


IL existe peu de sculptures présentant un grand nombre de personnages (mis à part les "bas-reliefs historiques" - Je pense bien sûr à la frise du Parthénon de Phidias, la colonne de Trajan ou à celle de la colonne Vendôme, chère à Courbet...)
Honoré Daumier a réalisé une petite série de plâtre sur le thème "Les fugitifs" (Musée d'Orsay). Plus expressif "Les portes de l'enfer" de Rodin comporte une centaine de personnages. Les scènes de chasse de d'Antoine-Louis Barye. Orientaliste aussi, "L'entrée du Roghi à Fez" de Théodore Rivière (70 personnages et de nombreux chevaux...)

Une sculpture de Paul Roger-Bloche "Le couvreur tombé d'un toit" est particulièrement poignante: Un homme est à terre, un vingtaine de voisins l'entourent respectueusement, mais sans lui porter secours... Une mise en scène de théâtre...





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Plâtre patiné
Hauteur : 89 cm, longueur : 65 cm, largeur : 42 cm.


version :


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Bruce Krebs, sculpteur
9 ter rue Amelot, 17 000 La Rochelle,
Charente Maritime, Poitou-Charentes, France, Europe.
Pour m'envoyer un E-mail:atelier.bruce.krebs@wanadoo.fr